Le village rural de Moyafara, situé dans l’une des zones les plus isolées du sud du Sénégal, vivait dans une situation d’insécurité hydrique extrême. Entouré de kilomètres de broussailles et de pistes en terre, il ne disposait d’aucune infrastructure sécurisée pour l’approvisionnement en eau. Pendant la saison sèche, la situation devenait critique : les quelques puits traditionnels existants s’asséchaient ou étaient contaminés, obligeant la population à parcourir de longues distances à la recherche d’eau, risquant souvent leur vie pour atteindre des sources lointaines et dangereuses.

Cette vulnérabilité chronique exposait la communauté à un très haut risque sanitaire. Plus de 56 % des maladies locales étaient liées à la consommation d’eau contaminée, avec des effets dévastateurs sur les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées. Les mauvaises conditions d’hygiène et sanitaires, combinées à l’isolement du village, rendaient chaque intervention urgente et vitale.

L’intervention de Balouo Salo a apporté une transformation concrète et durable : la construction d’un Mini forage de plus de 37 mètres, alimenté par l’énergie solaire et équipé d’un système avancé de purification de l’eau. L’eau potable est désormais disponible gratuitement, en continu et en toute sécurité, garantissant un accès quotidien à plus de 1 200 bénéficiaires directs et améliorant les conditions de vie également pour les communautés voisines.

Le projet n’a pas seulement répondu à une urgence humanitaire, il a aussi posé les bases d’un changement structurel : réduire la mortalité, renforcer l’autonomie communautaire et créer un symbole de résilience et d’espoir dans l’un des contextes les plus vulnérables du pays.

Le projet architectural est né de la collaboration entre l’association Balouo Salo et le Laboratoire d’Architecture et de Composition Architecturale 2 de l’Université de Catane, coordonné par le Professeur Sebastiano D’Urso durant l’année académique 2021-2022. Les étudiants, également guidés par Raoul Vecchio, Dario Distefano et Jali Diabate, ont développé des propositions pour la conception d’espaces publics autour des puits au Sénégal lors d’un atelier intensif. Parmi les dix projets élaborés, une proposition a été sélectionnée comme la plus concrète et réalisable, ce qui a conduit à la formation d’un groupe de travail dédié composé de professeurs, chercheurs, membres de l’association et étudiants impliqués : Sebastiano D’Urso, la chercheuse Mariagrazia Nicolosi, les membres de Balouo Salo Raoul Vecchio et Dario Distefano, ainsi que les étudiants Brigitta Baglio, Elena Canicattì, Martina Cantarella, Evelin Pilato, Martina Pistarà et Federica Albachiara.